Avec notre campagne « Donnez pour l’inclusion », nous visons bien plus qu’un simple soutien financier pour adapter l’apprentissage et le quotidien des apprenants en situation de handicap. Cette initiative porte une ambition plus large : sensibiliser à la réalité souvent méconnue du handicap invisible.
Parce que cette question nous concerne tous, nous avons choisi de donner la parole à des acteurs engagés, pour qu’ils partagent leur vision, leurs actions et leurs expériences. Leur témoignage éclaire une valeur essentielle que la SEPR porte depuis 160 ans : former des citoyens épanouis et construire une société plus inclusive.
Aujourd’hui, nous rencontrons Edwige Charousset, Responsable communication marketing chez Attractiv It, une entreprise spécialisée dans le développement de logiciels et la transformation digitale.
Son témoignage est précieux, car il reflète une double perspective : celle d’une professionnelle accueillant Anaël, un apprenti en situation de handicap, mais aussi celle d’une mère accompagnant son fils, atteint de troubles autistiques, dans sa formation à la SEPR.
Edwige nous livre un récit inspirant où s’entrelacent engagement professionnel et vécu personnel.
Quelle adaptation avez-vous mise en place au quotidien pour accueillir Anaël et lui permettre d’être un membre de l’équipe à part entière ?
« Nous avons la chance d’être une société familiale et fortement sensibilisée, il nous semble tout à fait normal de nous adapter. Et s’adapter, cela veut dire : faire du cas par cas. Nous avons conscience qu’une personne en situation de handicap a ses propres difficultés. La première chose à faire est d’apprendre à la connaître en tant que personne, ses capacités (Et il y en a beaucoup !) et les difficultés auxquelles elle va être confrontée. Pour Anaël, il y a une grosse difficulté autour de la fatigue cognitive. On va donc adapter l’emploi du temps, les horaires. En fonction de la charge de travail, on va ajuster l’emploi du temps. L’aménagement du temps de travail est primordial. Il est également suivi par une personne au sein de l’entreprise qui assure un rôle d’accompagnement en diluant les tâches, qui prendra le temps d’expliquer davantage quand cela est nécessaire et d’essayer d’adapter les missions aux capacités intellectuelle et cognitive de notre apprenti. Nous allons essayer de penser les tâches autrement.
Le but c’est de le valoriser et qu’il soit dans une situation positive. Le mettre en situation d’échec serait absolument inconvenant et contre-productif. C’est une démarche où l’on construit une relation de confiance, de sorte que les acquis professionnels puissent être ancrés et seront réutilisés dans un autre contexte professionnel : c’est travailler l’apprentissage avec la personne dans sa globalité. Et pas simplement juste répéter un geste.
Je dirais même que cette démarche nous permet d’aller plus loin ensemble. Lui laisser le champ libre nous permet de découvrir des compétences et des facultés que même Anaël ne soupçonnait pas !
C’est un réel enrichissement de travailler aux côtés d’une personne en situation de handicap car elle a, très souvent, une approche et une sensibilité différentes et, certes, le chemin emprunté sera différent mais les résultats seront bien là.
Je pense qu’il y a un gros travail à faire afin que les entreprises s’impliquent davantage et accueillent des personnes en situation de handicap. Je le vois autour de moi, ce n’est pas fluide, pas limpide… Il y a encore beaucoup de barrière à lever. Celle qui prédomine est à mon sens économique, dans l’imaginaire collectif une personne en situation de handicap sera moins performante alors que c’est tout l’inverse. C’est une aventure humaine avant tout !
Pour moi, c’est un choix fort, c’est une conviction du cœur.
Ce n’est pas seulement un acte d’inclusion, c’est une opportunité de grandir ensemble, en tant qu’individus et en tant qu’organisation. »
Que pensez-vous de l’accompagnement de la SEPR ?
« Lorsqu’Anaël a quitté le collège, nous sortions de notre « bulle », plutôt, vulnérable, avec beaucoup moins d’aide au quotidien, et j’ai beaucoup apprécié l’accompagnement de la SEPR et de sa référente Diane Delavault, qui nous a écouté, entendu et accompagné. Il y a une véritable relation de confiance.
Quel bonheur ! »
Pourquoi soutenir « Donnez pour l’inclusion » ?
« Aujourd’hui, un handicap ne doit pas être un frein. Ce n’est pas entendable qu’une personne soit laissée de côté.
Et j’ai envie de dire aux potentiels donateurs qu’il est parfois difficile de donner de l’argent et de passer le cap du don. Je les invite à le faire car ils peuvent avoir confiance en la SEPR et dans les actions menées pour une école inclusive.
Les jeunes en situation de handicap sont bien accompagnés et la mise en place de nouveaux dispositifs ne peut qu’améliorer l’apprentissage et la confiance. Je peux le dire car je le vis au quotidien avec Anaël : c’est concret et immédiat.
Le temps de formation est court. Cet accompagnement est essentiel dans le parcours d’apprentissage et de construction de ces jeunes. La coopération entre les personnes en situation de handicap et celles qui les entourent : la famille, l’entreprise et le centre de formation, est essentiel. »